Antoine Marie Jean-Baptiste
Roger de Saint-Exupéry
_ Né le
29 juin 1900 à Lyon
_ Disparu en vol le 31 juillet 1944

_ C' était un écrivain, poète et aviateur français.
_ Il est couramment surnommé Saint-Ex.

Bibliographie ( Extrait de Wikipédia )
Si elle n'est pas tout à fait
autobiographique, son œuvre est largement inspirée de sa vie de pilote aéropostal, excepté
pour Le Petit Prince (1943) — sans doute son succès le plus populaire (il s'est vendu depuis à plus de 80 millions d'exemplaires dans le monde) — qui est plutôt un conte poétique et
philosophique.
Il en écrivit d'autres, toutes
aussi connues. On pourrait citer Courrier Sud (1929), Vol de nuit (1931), Terre des hommes (1939), Pilote de guerre (1942), Lettre à un otage (1944),
Écrits de guerre (rassemblés en 1982), et Citadelle (posthume, 1948). Tous ses romans racontaient l'histoire de ses voyages en les rendant fiction et en créant de la
fantaisie.
L'Aviateur
Publié en 1926. Le premier texte édité de Saint Exupéry, fragment semble-t-il d'un
ensemble plus vaste, et qui servira de matériau pour Courrier sud.
Courrier sud
Publié en 1929. À travers le personnage de "Jacques Bernis", Saint-Ex raconte sa
propre vie et ses propres émotions de pilote. Louise de Vilmorin est
campée dans le personnage de "Geneviève".
Vol de nuit
Publié en décembre 1931. Cette œuvre qui atteint au dépouillement de la tragédie,
est préfacée par son ami André Gide, valut le prix Femina à Antoine de Saint Exupéry et le consacra comme homme de lettres. Cet ouvrage fut un immense succès et a connu de multiples traductions. Son adaptation
cinématographique fut même vendue à Hollywood.
Le personnage principal,
"Rivière", est inspiré par son chef Didier Daurat. Il donne vie à un chef qui sait
pousser ses hommes au bout d'eux-mêmes pour la réalisation de leur mission : le courrier doit passer à tout prix, la mission dépasse en valeur la vie humaine. Les valeurs que le roman
véhicule sont : primauté de la mission, importance du devoir et responsabilité de la tâche à accomplir jusqu'au sacrifice.

Terre des hommes
Publié en décembre 1939. Il obtient le Grand prix du roman de
l'Académie française.
C'est une suite de récits, de
témoignages et de méditations à partir de la somme d'expériences, d'émotions et de souvenirs qu'il a accumulé lors de ses nombreux voyages. C'est aussi un hommage à l'amitié et à ses amis Mermoz
et Guillaumet et plus largement une vision romantique sur la noblesse de l'humanisme.
Pilote de guerre
Publié en 1942.
Lettre à un otage
Publié en 1944.
Le Petit Prince
Publié en 1943 à New York (en 1945 en
France), écrit à Eaton's Neck (Northport, USA). Pour des raisons techniques, les « aquarelles de l'auteur » reproduites dans les versions françaises qui ont suivi n'étaient que des
retramages de l'édition américaine, ce qui induisait une perte de qualité sensible. De plus, certains dessins avaient été modifiés de façon mineure. L'édition Folio parue récemment a été
apparemment la première à fournir des illustrations conformes à l'édition originale, de bien meilleure qualité technique et artistique en dépit d'un format plus réduit (les techniques
d'impression ayant elles aussi fait des progrès depuis 1943).




Citadelle
Publié en 1948. Commencée en 1936, cette œuvre ne fut pas achevée par Saint Exupéry. Publiée dans une première version en 1948 à partir d'un texte dactylographié, elle ne comportait pas l'intégralité de la pensée de l'auteur. La totalité des
manuscrits fut mise à la disposition des éditeurs en 1958 et permit de mieux épouser ses
intentions.
«Citadelle n'est pas une œuvre
achevée. Dans la pensée de l'auteur elle devait être élaguée et remaniée selon un plan rigoureux qui, dans l'état actuel, se reconstitue difficilement. L'auteur a souvent repris les mêmes thèmes,
soit pour les exprimer avec plus de précision, soit pour les éclairer d'une de ses images dont il a le secret» (Simone de Saint Exupéry).

Lettres de jeunesse (1923-1931)
Publié en 1953. Nouvelle édition en 1976 sous le titre "Lettres de jeunesse à l'amie inventée".
Carnets
Publié en 1953. Édition intégrale en 1975. Ensemble de notes tenu de 1935 à 1940 sur un agenda et cinq carnets. Très éclectique, il reflète les intérêts et curiosités de l'écrivain pour les
sciences, la religion, la littérature et donne lieu à des réflexions et à des aphorismes pertinents.
Lettres à sa mère
Publié en 1955. Recueil de la correspondance de Saint Exupéry avec sa mère couvrant la période 1910 - 1944.
Écrits de guerre (1939-1944)
Publié en 1982. Ce recueil posthume est préfacé par Raymond Aron.
Manon, danseuse
Publié en 2007. Court roman achevé en 1925. C'est l'histoire d'amour entre une « poule », Manon, et un homme de quarante ans « grave », triste, qui cherche un sens à sa vie. Dès leur
rencontre, se noue entre eux une relation amoureuse, l'homme protégeant tendrement sa « pauvre petite fille », qu'il croit danseuse. Ils font l'amour sans passion. Partent en voyage en
voiture. Mais il apprend un jour par trois de ses clients que Manon est en fait une prostituée. Ils rompent puis se revoient. Manon se jette sous les roues d'un camion et manque mourir. Elle
restera boiteuse.

Écrits de circonstances
Cinéma
Biographie ( Wikipédia)

Jeunesse et formation
_Fils du vicomte Jean de
Saint-Exupéry, inspecteur d'assurances
_Et de Marie Boyer de Fonscolombe,
Saint-Exupéry naît à Lyon dans une famille issue de la noblesse française. Il partage une enfance heureuse entre cinq frères et sœurs.
_ Mais son père décède
accidentellement écrasé par un train, en 1904, laissant Marie de Saint-Exupéry éduquer seule ses cinq enfants La mère d'Antoine de Saint-Exupéry vit plus ou moins bien ce veuvage prématuré, son
naturel optimiste lui permet de faire face à ses obligations. D'une sensibilité à fleur de peau, elle va tisser des liens privilégiés avec Antoine, et lui offrira une excellente éducation, en lui
donnant à chaque instant le meilleur d'elle-même. Elle transmettra à son fils adoré des valeurs que Saint-Exupéry conservera toute sa vie : honnêteté, respect d'autrui, pas d'exclusivité
sociale. Elle est une femme exceptionnelle qui consacra sa vie à ses enfants, avec un humanisme que Saint-Exupéry cultivera tout au long de ses voyages.
_ Jusqu’à l'âge de dix ans, il
passe son enfance entre le château de la Môle (Var), propriété de sa grand-mère maternelle et le château de
Saint-Maurice-de-Rémens (Ain), propriété de l'une de ses
tantes.
_ Sa famille s'installe au
Mans, région d'origine de son père à la fin de l’été 1900.
_ Le 07 Octobre 1909, Antoine
entre au collège Notre-Dame de Sainte-Croix .
_ Antoine passe les grandes
vacances à Saint-Maurice-de-Rémens en 1912. Il est fasciné par le nouvel aérodrome d'Ambérieu-en-Bugey, situé à quelques kilomètres à l'est. Antoine s'y rend à vélo et y reste des heures à interroger les mécaniciens sur le fonctionnement des avions. Un
jour, il s'adresse au pilote Gabriel Salvez en prétendant que sa mère l'a autorisé à effectuer un baptême de l'air. Il fait donc son baptême sur un Bertaud-Wroblewski, avion fabriqué à Villeurbanne par l'industriel lyonnais Berthaud sur des plans de Pierre et Gabriel
Wroblewski. C'est le jeune Gabriel Wroblewski, lui-même, qui aurait piloté l'avion. Il écrit un poème témoignant de sa nouvelle passion pour les avions :
Les ailes frémissaient sous le
souffle du soir
Le moteur de son chant berçait
l'âme endormie
Le soleil nous frôlait de sa
couleur pâle.
_ Saint-Exupéry passe ainsi
presque toute son enfance dans le château familial, entouré de ses frères et sœurs. Il se souviendra de cette période comme celle du paradis perdu, « les plus beaux moments de sa vie »
dira-t-il plus tard. En revanche, il ne se plaît pas beaucoup au collège Sainte-Croix du Mans où il est pensionnaire. Ses camarades, qui le surnomment Tatane, collaborent toutefois au journal de
classe créé à son initiative, qui sera ensuite interdit par les Pères.
_ Alors que la Première guerre mondiale éclate (1914), Marie de Saint-Exupéry
est nommée infirmière-chef de l'hôpital militaire d'Ambérieu-en-Bugey
dans l'Ain. Grâce à son travail, elle peut faire venir ses enfants
près d'elle. Ses deux fils, Antoine et François, intègrent en tant qu'internes le renommé collège jésuite de Notre-Dame de Mongré, à Villefranche-sur-Saône. Le jeune Antoine de Saint-Exupéry peut donc enfin se consacrer à
l'écriture, avec brio, puisque, même si ses études sont médiocres par ailleurs, il remporte le prix de narration du lycée pour l'une de ses rédactions[].
_ À la rentrée scolaire de
1915, Marie de Saint-Exupéry, toujours en poste à Ambérieu-en-Bugey estime que ses fils ne se plaisent pas vraiment chez les frères jésuites de Mongré.
Soucieuse de protéger ses enfants et de leur donner une éducation qui leur permette de développer leurs dons, elle préfère les inscrire chez les frères marianistes de la Villa Saint-Jean à
Fribourg, en Suisse. En rapport étroit avec le collège Stanislas de Paris, ce collège a développé une
méthode d'éducation moderne qui leur permet d'exercer leur créativité. Antoine y retrouve Louis de Bonnevie, dont la famille est voisine et amie de la sienne à Lyon. Il nouera avec lui ainsi qu’avec Marc Sabran et Charles Sallès une amitié profonde et durable[].
- En 1917, il obtient son baccalauréat malgré des résultats scolaires peu brillants. L'élève Saint-Exupéry est davantage à
l'aise dans les matières scientifiques que littéraires. Au cours de l'été (juillet 1917), souffrant de rhumatismes articulaires[,4] ,François, le frère cadet de Saint-Exupéry, le compagnon de jeux et le confident, décède d'une péricardite. Attristé par la mort de son frère, il semblerait que cet évènement marque le passage de
Saint-Exupéry du stade d'adolescent à celui d'adulte.
_ La guerre de 14-18 aussi l'inspire, il
réalise des caricatures de soldats prussiens et de leurs casques à pointe, de l'empereur et du Kronprinz. Il écrit aussi quelques poèmes :
Parfois confusément sous un rayon
lunaire,
Un soldat se détache incliné sur
l'eau claire ;
Il rêve à son amour, il rêve à ses
vingt ans !
Printemps de guerre
_ En 1919, il échoue au concours de l'École navale (ses résultats dans les branches scientifiques sont très bons, mais ceux des branches
littéraires insuffisants) et s'inscrit en tant qu'auditeur libre dans la section architecture à l'École nationale supérieure des Beaux-Arts. Sa mère l'aide comme elle peut,
malgré ses soucis d'argent. Antoine bénéficie alors de l'hospitalité de sa cousine Yvonne de Lestrange et accepte également plusieurs petits emplois : avec son ami Henry de Ségogne, il sera
notamment figurant durant plusieurs semaines dans Quo Vadis, un opéra de Jean
Noguès. En 1918, il a fait la connaissance de Louise de Vilmorin, qui lui inspire des poèmes romantiques.
Je me souviens de toi comme d'un
foyer clair
Près de qui j'ai vécu des heures,
sans rien dire
Pareil aux vieux chasseurs
fatigués du grand air
Qui tisonnent tandis que leur
chien blanc respire.
À mon amie
_ Cependant, durant cette période,
son intense activité poétique lui inspire passage non neutre des poèmes plutôt mélancoliques, des sonnets et des suites de quatrains (Veillée, 1921) mais montrant qu'il vit une période
difficile car il se retrouve sans projet de vie et sans perspective d'avenir. Certains de ses poèmes sont calligraphiés et enluminés de dessins à l'encre de Chine. Il offre deux de ses cahiers de
poésie à son ami Jean
Doat.
_ En avril 1921, il est affecté pour son service militaire en tant que mécanicien au 2e régiment d’aviation
de Strasbourg. Il prend des cours de pilotage à ses frais, mais fin juillet, seul aux
commandes de son avion-école, il se pose de justesse alors que l’appareil est en flammes. Ce grave incident permet de révéler néanmoins son sang-froid et sa maîtrise.
_ Néanmoins, Antoine de
Saint-Exupéry laisse le souvenir d’un aviateur parfois distrait, oubliant tantôt de rentrer son train d’atterrissage, tantôt de brancher ses instruments de bord, se perdant dans l’immensité du
ciel[]. Le surnom de « Pique la
Lune » lui est ainsi resté, non seulement en raison de son nez en trompette mais aussi d’une tendance certaine à se replier dans son monde intérieur [].
_ En 1922, dans le cadre de sa formation dans les EOR, il va à Avord en avril 1922 et y suit alors des cours d’entraînement.
Il quitte Avord pour la région parisienne le 10 octobre 1922 avec le grade de sous-lieutenant.
_ Début août 1921, il est affecté au 37e régiment d’aviation à Casablanca. C’est là qu’il obtient son brevet civil. Pendant ses loisirs, il réalise des croquis de ses copains de
chambrée au crayon mine de charbon et à l’encre turquoise. Ses dessins sont regroupés dans son cahier Les Copains.
_ En janvier 1922, il est à Istres
comme élève officier de réserve. Il est reçu pilote militaire et promu caporal. En octobre, sous-lieutenant de réserve, il choisit son affectation au 34e régiment d’aviation, au
Bourget.
_ Au printemps 1923, il a son premier accident d’avion au Bourget : fracture du crâne. Après ce grave accident, il est démobilisé. Pourtant, Saint
Exupéry envisage toujours d’entrer dans l’armée de l’air, comme l’y
encourage le général Barès. Mais la famille de Louise de Vilmorin, sa
fiancée, s’y oppose. Commence pour lui une longue période d’ennui : il se retrouve dans un bureau comme contrôleur de fabrication au Comptoir de Tuilerie, une filiale de la Société générale
d’Entreprise. En septembre, c’est la rupture des fiançailles avec Louise.
_ En 1924, Saint-Exupéry travaille dans l’Allier et la Creuse comme représentant de l’usine Saurer qui fabrique des camions (il n’en vendra qu’un seul
en une année et demie !). Il se lasse et donne sa démission.
_ En 1924, il commence aussi une œuvre en prose, Manon, danseuse.
_ En 1925, son poème intitulé La Lune montre une inspiration farfelue. On peut aussi citer la suite poétique
L’Adieu :
Il est minuit — je me
promène
Et j’hésite scandalisé
Quel est ce pâle chimpanzé
Qui danse dans cette
fontaine ?
La Lune, 1925
_En 1926 il est engagé par Didier Daurat, directeur de l’exploitation des lignes de la compagnie Latécoère (future Aéropostale) et rejoint l’aéroport de
Toulouse-Montaudran, pour effectuer d’abord du transport de courrier sur des vols entre Toulouse et Dakar (Sénégal) alors qu’il rédigeait son premier livre, L’Aviateur qu’il publie dans la revue d’Adrienne Monnier, Le Navire d’argent où travaille son ami Jean Prévost. À Toulouse, il fait la connaissance de Jean Mermoz et de Henri Guillaumet. Au bout de deux mois, il est chargé de son premier convoyage de courrier sur Alicante.
_ Fin 1927, il est nommé chef d’escale à Cap Juby au Maroc avec pour mission d’améliorer les relations de la
compagnie avec les dissidents maures d’une part et avec les Espagnols d’autre part. Il va y découvrir la brûlante solitude du désert, après un atterrissage forcé il rencontre une communauté de
moines trappistes ; il relate cette expérience dans Terre des
hommes : « Le vent, le sable et les étoiles. La vie austère des trappistes. Mais sur cette nappe mal éclairée, six ou sept hommes, qui ne possédaient rien au monde
hormis leurs souvenirs, partageaient une invisible richesse ».
_ En 1929, il publie chez Gallimard son premier roman Courrier sud dans
lequel il raconte sa propre vie et ses propres émotions de pilote.
_ En septembre 1929, il rejoint Mermoz et Guillaumet en Amérique du Sud pour contribuer au développement de l’Aéropostale jusqu’en Patagonie.
_ En 1930, il utilise la bibliothèque de son ami Paul Dony pour commettre divers sonnets inspirés d’autres poètes mais qui
sont autant d’exercices de virtuosité poétique.
_ En 1931, il publie son second roman Vol de nuit, un immense succès, dans lequel il évoque ses années en Argentine et le développement des lignes vers la Patagonie.
_ En 1931, toujours, il se marie à
Agay avec Consuelo Suncin Sandoval de Gómez (décédée en 1979), à la fois écrivaine et artiste salvadorienne.

_ À partir de 1932, alors que la compagnie, minée par la politique, ne survit pas à son intégration dans Air France, il subsiste difficilement, se consacrant à l’écriture et au journalisme. Saint-Exupéry demeure
pilote d’essai et pilote de raid en même temps qu’il devient journaliste d’occasion pour de grands reportages.
_ Reporter pour Paris-Soir, il voyage au Vietnam en 1934 et à
Moscou en 1935. En décembre 1935, Saint-Ex tente un raid
Paris-Saïgon mais est obligé de poser en catastrophe son avion, un Caudron Simoun, dans le
Désert Libyque, en Égypte.
_ Il part pour l’Espagne en 1936. De tous ces voyages, il accumule une très importante somme de souvenirs, d’émotions et d’expériences, qui lui
servent à nourrir sa réflexion sur le sens à donner à la condition humaine.
_Sa réflexion aboutit à l’écriture
de Terre des hommes qui est publié en 1939, écrit dans une prose magnifique ; l’ouvrage est récompensé par le prix de l’Académie française. C’est dans ce roman que l’on trouve la célèbre phrase prononcée par
Henri Guillaumet après son accident dans les Andes : « Ce que j’ai
fait, je te jure, jamais aucune bête ne l’aurait fait ».
Guerre de 1939-1945
_ En 1939, il est brièvement réintégré à l'armée de l'air où il effectue de la reconnaissance aérienne.
_ Le 23 mai 1940, il survole Arras alors que les panzers allemands envahissent la ville[7]. Puis il quitte la France pour New
York avec pour objectif de faire entrer en guerre les Américains. Catalogué comme pétainiste par les uns, gaulliste par les autres, il a du mal à
faire entendre sa voix ; en fait tout au début, comme l’immense majorité de Français, il était plutôt favorable à Vichy, qui lui semblait représenter la continuité de l'État, et était donc plutôt méfiant envers le
général de Gaulle. De fait il a surtout essayé de réconcilier les factions
opposées ; lors de son appel radiophonique du 29 novembre 1942 depuis New York, il lance : « Français, réconcilions-nous pour servir », mais il fut incompris, car il était trop tard et le temps était celui de
l'affrontement général. Cependant, selon des archives américaines récemment ouvertes [8] il
semblerait que les services secrets américains auraient envisagé l'hypothèse de le pousser en lieu et place du général de Gaulle.
_ Fin 1942, il séjourne au Canada dans la famille De Koninck, rue Sainte-Geneviève, dans le vieux Québec [9]. Mais il ne pense qu'à s'engager dans l'action, considérant, comme ce fut le cas avec l'Aéropostale, que seuls ceux qui participent aux événements sont légitimes pour en
témoigner.
_ En avril 1943, bien que considéré comme un pilote médiocre par les alliés, Antoine de Saint-Exupéry reprend du service
actif dans l'aviation en Tunisie grâce à ses relations et aux pressions du commandement
français. Relégué de la chasse, il effectue alors quelques missions de reconnaissance, mais est victime de plusieurs incidents, qui le font mettre « en réserve de commandement », étant
donné son âge, son mauvais état de santé général, ses différents crashs précédents.
_ Il séjourne alors en Algérie, au Maroc, puis en Algérie de nouveau, où il obtient au printemps 1944 l'autorisation du commandant en chef des forces aériennes en Méditerranée, le général américain
Eaker, de rejoindre le prestigieux groupe 2/33 basé à Alghero, en Sardaigne. Il effectue plusieurs vols, émaillés de pannes et d'incidents. Le 17 juillet 1944, le 2/33 s'installe à Borgo, non loin de Bastia, en Corse.
_ C'est de l'aéroport voisin de
Poretta que Saint-Ex décolle aux commandes de son F-5B-1-LO, version photo du bimoteur P-38 Lightning, le 31 juillet 1944
à 8 h 25 du matin, pour une mission de cartographie (cap sur la vallée du Rhône, cap sur Annecy et retour par la Provence) : des reconnaissances photographiques afin de tracer des cartes précises du pays, fort utiles au
tout prochain débarquement en Provence (prévu pour le
15 août 1944).
Il est seul à bord, son avion n'est pas armé et emporte avec lui du carburant pour six heures de vol. À 8 h 30, est signalé le dernier écho radar. Son avion se serait écrasé à quelques encablures
des côtes de la Provence. Il est alors impossible d'effectuer des recherches sur le terrain en temps de guerre, Saint-Ex est officiellement porté disparu. Sa mémoire est célébrée solennellement à
Strasbourg le 31 juillet 1945
et en 1948, il est reconnu « Mort pour la France ».
_ Le 12 mars 1950 au Journal
officiel, le commandant Antoine de Saint Exupéry est cité à l'ordre de l'armée aérienne à titre posthume, pour avoir « prouvé, en 1940 comme en 1943, sa passion de servir
et sa foi en le destin de la patrie », et « trouvé une mort glorieuse, le 31 juillet 1944, au retour d'une mission de reconnaissance lointaine sur son pays occupé par l'ennemi ». Si la mort ne faisait désormais plus de doute, restait à
en élucider les circonstances.
_ En 1950, un pasteur d'Aix-la-Chapelle, ancien officier de renseignements dans la Luftwaffe, témoignera avoir appris, le 31 juillet 1944, qu'un P-38 Lightning avait été
abattu en Méditerranée par un Focke-Wulf allemand.
_ En 1972, surgit le témoignage (posthume) d'un jeune officier allemand, l'aspirant Robert Heichele, qui aurait fait feu sur
le Lightning depuis son appareil (un Focke Wulf 190), vers midi, au-dessus de Castellane. Mais Heichele a été à son tour abattu en août
1944.
_ Un autre témoignage surgit
tardivement (dans les années 1990), à propos d'une habitante de Carqueiranne qui aurait vu, le jour fatidique, le Lightning se faire abattre. La mer aurait ensuite rejeté le
corps d'un soldat sur la plage, lequel a été enterré anonymement dans le cimetière de la commune. Était-ce Saint-Exupéry ? Pour le savoir, il faudrait exhumer le corps, procéder à des
comparaisons avec l'ADN des membres de sa
famille, lesquels s'y montrent opposés. Chaque fois, ces « révélations » relancèrent l'intérêt aussi bien des spécialistes que du grand public, pour le « mystère Saint-Ex ».
Il y eut même un passionné alsacien qui tenta de prouver que l'écrivain aviateur n'avait pas disparu en Méditerranée, mais que son appareil s'était écrasé dans les Alpes.
_ Enfin, en 2000, des morceaux de son appareil, le train d'atterrissage, un morceau d'hélice, des éléments de carlingue et surtout du
châssis, sont retrouvés en Méditerranée au large de Marseille.
_ Le 7 septembre 1998, un pêcheur avait déjà trouvé sa gourmette dans son
chalut, près de l'île de Riou. Remontés à la surface en septembre 2003, ils sont formellement identifiés le 7 avril 2004 grâce à son numéro de série. Les restes du Lightning sont exposés au Musée de l'air et de l'espace du Bourget, dans un espace consacré à l'écrivain
aviateur.
_ Mais rien ne permet de donner
une conclusion définitive sur les circonstances de sa mort, malgré la simulation informatique de l’accident – à partir des pièces déformées – qui montre un piqué, presque à la verticale et à
grande vitesse, dans l’eau... Fut-elle la conséquence d'une énième panne technique, d'un malaise du pilote ? Certains avancèrent même, au grand scandale de ses proches, l'hypothèse du
suicide d'un Saint-Exupéry diminué physiquement (il ne peut pas fermer seul la verrière de son appareil ), désespéré par le monde qu'il voyait s'annoncer, thèse confortée par certains de ses
derniers écrits, au ton franchement pessimiste, par exemple les dernières lignes d’une lettre adressée à Pierre Dalloz, écrite la veille de sa mort: « Si je suis descendu, je ne regretterai
absolument rien. La termitière future m’épouvante. Et je hais leur vertu de robots. Moi, j’étais fait pour être jardinier. »
_ En mars 2008, un ancien pilote de la Luftwaffe, sur Messerschmitt Bf 109, Horst
Rippert (né en 1922), affirme dans le journal La Provence
avoir abattu un avion de type P-38 lightning le 31 juillet 1944 dans la zone où Saint-Exupéry se trouvait[]. En mission pour retrouver un avion ennemi qui
survolait la région d'Annecy, Horst Rippert tourne plusieurs minutes au-dessus de la
Méditerranée sans rien repérer. Soudain, un avion allié le croise 3000
mètres au-dessous de lui [] Horst
Rippert tire et touche. L'avion s'enflamme et tombe à pic dans la Méditerranée. Saint-Exupéry est porté disparu ce jour-là donnant lieu au mystère sur sa disparition. « Si j'avais su que
c'était Saint-Exupéry, l'un de mes auteurs préférés, je ne l'aurais pas abattu », a déclaré Horst Rippert[]. Après la guerre Horst Rippert, frère d'Ivan Rebroff (décédé en février 2008 soit peu avant cette révélation), se reconvertit dans le journalisme et dirige le service des
sports de la ZDF.
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