La CONFEMEN est la conférence des ministres de l’Education ayant le français en
partage.
Elle contribue à l’élaboration des politiques éducatives au sein des états membres de la francophonie et oriente
l’ensemble de la programmation éducation /formation soumise à l’approbation des sommets.
Elle représente un espace de valeurs partagées, d’expertise et de solidarité dans lesquelles s’enracine son appartenance
au monde francophone.
Cadre de concertation, de coopération et de coordination des politiques éducatives, elle regroupe 41 états et
gouvernements membres et se réunit tous les deux ans.

Théâtre National Daniel Sorano de Dakar
Le thème de la réunion-débat de Dakar est « Pratique de classe et environnement scolaire et extrascolaire.
Quelles pratiques de classe pour un enseignement de qualité ? »
La cérémonie d’ouverture a eu lieu au Théâtre National Daniel Sorano de Dakar ce jour, 04 Mai 2009 sous la présidence du
Premier Ministre Sénégalais, Souleymane Ndéné Ndiaye.
Il y a eu plusieurs allocutions :
ü Celle de M. Kalidou Diallo,
Ministre de l’Enseignement préscolaire, de l’Elémentaire et du Moyen Secondaire du Sénégal.
ü Mme Hima Adiza, secrétaire
générale de la CONFEMEN.
ü M. Clément Duhaime,
Administrateur de l’Organisation Internationale de la Francophonie.
ü M. Kelly Lamrock, Président en
exercice de la CONFEMEN
Nous avons aussi eu l’opportunité de suivre les témoignages de plusieurs Ministres de l’Education sur l’expérience dans
leurs pays respectifs : La République de la Centrafrique, le Cambodge et le Tchad.
Les objectifs généraux de cette réunion débat sont :
- Mieux connaître l’état de la pratique de classe et de
l’environnement scolaire et extrascolaire en milieu francophone depuis les réformes.
- Présenter l’évolution de la recherche en la
matière.
- Partager des pratiques enseignantes
édifiantes.
La conférence introductive a été animée par M. Mamadou Ndoye, expert international ancien Ministre de l’Education du
Sénégal.
Le thème de sa conférence était : «La pratique enseignante et son rôle dans la qualité des apprentissages ».
L’enseignant est un acteur central de la refondation des systèmes éducatifs. Il s’agit donc d’explorer les facteurs qui
influencent la pratique enseignante et proposent des pistes à privilégier pour favoriser la réussite scolaire.
D’autres thèmes seront explorés du 05 au 07 Mai :
1. Le rôle renouvelé de l’enseignant.
2. La transformation et la diversification des méthodes d’enseignement et
d’apprentissage.
3. L’ouverture à la collectivité, quelle richesse pour le travail de
l’enseignant ?
4. L’adéquation entre le curriculum officiel et le curriculum
implanté.
Recommandations Spécifiques et Générales
Recommandations spécifiques du Thème 1 :
Le rôle renouvelé de l’enseignant
Dans un contexte de mutations sociétales et de systèmes éducatifs en refondation dans les États et gouvernements membres de la CONFEMEN, l’enseignant, en tant que
pièce maîtresse de la construction du savoir, doit être un enseignant complet, un guide, un praticien réflexif capable de s’adapter en permanence, un accompagnateur dans le développement des
compétences disciplinaires et transversales chez l’élève.
Afin d’aider ce professionnel à jouer pleinement son rôle, les participants de la réunion-débat sur la pratique de classe et l’environnement scolaire et
extrascolaire ont proposé les recommandations suivantes :
systématiser la formation initiale et continue, renforcée par la pratique réflexive et alimentée par les résultats de la recherche (recherche participative,
recherche-action, recherche collaborative, etc.) ;
intégrer dans le processus de formation initiale et continue, l’éthique et la déontologie professionnelle ;
garantir la mise en œuvre de tous les moyens disponibles (réseaux, enseignement par les pairs, enseignement à distance certificatif, accompagnement des équipes) dans le cadre d’un plan de
carrière comprenant une formation en cours de carrière planifiée ;
valoriser les enseignants en fonction des formations suivies au cours de leur carrière.
Recommandations spécifiques du thème 2 :
« La transformation et la diversification des méthodes d’enseignement et d’apprentissage »
Permettre à tous les élèves de se doter de nouvelles compétences susceptibles de les aider à devenir des individus épanouis, des citoyens responsables, ne peut se
réaliser qu’avec une pédagogie différenciée, souple, réflexive, inclusive et ouverte aux questionnements et en réponse à la diversité des besoins et des conditions des élèves.
Pour ce faire, quelques propositions de recommandations ont été formulées par les participants de la réunion-débat sur la pratique de classe. Il s’agit, notamment
de :
assurer une bonne formation initiale des enseignants en adéquation avec les exigences des réformes curriculaires ;
mettre en place un dispositif de formation continue qui prend en charge un suivi-encadrement rapproché des enseignants ;
rompre avec les pratiques routinières et s’orienter vers la diversité des méthodes d’enseignement et d’apprentissage en promouvant graduellement l’introduction des TIC et les outils
innovants dans les pratiques de classe ;
renforcer les capacités des enseignants en matière d’évaluation, particulièrement dans une approche par les compétences ;
développer la culture de la pratique réflexive chez les enseignants ;
diversifier les formes de motivation pour les enseignants ;
prévoir des moments de remise à niveau des enfants en difficulté ;
doter les encadreurs de moyens logistiques et matériels nécessaires à l’exercice de leur fonction ;
revoir le mode de nomination des directeurs et le baser sur la compétence et non sur l’ancienneté exclusivement.
Recommandations spécifiques du thème 3 :
« L’ouverture à la collectivité : quelle richesse pour le travail de l’enseignant ? »
Considérant que l’ouverture de l’école à la communauté permet de prendre en compte les besoins de celle-ci et favorise le développement du riche potentiel
partenarial et pédagogique pour la réussite éducative, les participants à la réunion-débat sur la pratique de classe et l’environnement scolaire et extrascolaire ont recommandé de :
formaliser à travers des textes réglementaires la distribution des rôles et des responsabilités, les étapes de la dynamique partenariale et la nécessité de
l’approche participative, dans le cadre du partenariat entre l’école et la communauté ;
développer un plaidoyer et un lobbying pour renforcer l’ouverture de l’école à la communauté ;
capitaliser toutes les expériences porteuses de l’ouverture de l’école à la communauté et procéder à leur vulgarisation dans tous les pays de la CONFEMEN ;
soutenir la mise en place de moyens diversifiés pour la formation initiale et continue des enseignants et des autres acteurs ;
transférer les compétences en même temps que les moyens dans le processus de décentralisation des systèmes éducatifs ;
renforcer les capacités des différents acteurs pour améliorer leur vision, leurs comportements dans l’ouverture de l’école au milieu, de même que leur efficacité ;
mettre en place des mécanismes de veille et des ressources pour - améliorer l’efficacité dans le développement de l’ouverture de l’école à la communauté ;
intégrer dans le partenariat pour l’ouverture de l’école à la communauté la lutte contre la pauvreté, la problématique du genre et la protection des enfants vulnérables ;
vulgariser les conclusions du séminaire sur la dynamique partenariale.
Recommandations spécifiques d thème 4 :
« L’adéquation entre le curriculum officiel et le curriculum implanté »
Pour promouvoir un enseignement de qualité efficace et équitable pour tous et pour réduire les écarts entre les différents curricula (officiel, implanté et
réalisé), les participants de la réunion-débat ont fait les recommandations suivantes :
. Aux décideurs politiques
œuvrer pour que les décideurs politiques et les PTF coordonnent et harmonisent leurs actions en faveur de la mise en œuvre du curriculum en fonction des
besoins du pays et en respectant le plan stratégique sectoriel ;
stabiliser et pérenniser la structure de pilotage du curriculum et la doter des moyens de fonctionnement ;
créer les conditions d’implication de tous les acteurs (enseignants, société civile, communautés, syndicats, parents, élèves) ;
éviter les réformes curriculaires intempestives.
. Au comité de pilotage (composé de tous les acteurs)
faire l’état des lieux et prévoir des mécanismes de suivi et régulation ;
établir l’équilibre entre centralisation/déconcentration/décentralisation en identifiant les rôles des différents paliers : niveau macro, niveau méso et niveau micro ;
harmoniser et clarifier la terminologie des curricula et définir les niveaux d’exigences ;
réviser périodiquement les curricula officiels pour une meilleure adaptation aux besoins des élèves ;
assurer la formation des encadreurs pédagogiques et des enseignants et garantir le soutien pédagogique ;
harmoniser les formations données par différentes structures ;
renforcer l’accompagnement professionnel des enseignants pour
réduire l’écart entre curriculum officiel et curriculum implanté ;
fournir aux enseignants un document écrit officiel (guide) pour améliorer leur niveau de connaissances et pour pallier les insuffisances pédagogiques, didactiques, docimologiques observées
sur le terrain ;
équiper les écoles en matériels pédagogiques adéquats, suffisants et à temps, ainsi que d’autres outils de gestion et s’assurer de l’utilisation effective des manuels par les
élèves ;
. Aux enseignants
S’impliquer activement dans un développement professionnel pour une maîtrise effective de la matière enseignée, des méthodes pédagogiques et des procédures
d’évaluation des apprentissages.
. Aux structures de formation initiale
Intégrer dans les programmes des structures de formation initiale les réformes curriculaires en vigueur.
En définitive, pour toute réforme curriculaire, il est indispensable d’adapter l’approche systémique qui prend en compte, au-delà des programmes, les stratégies et
matériels pédagogiques, les procédures d’évaluation et d’organisation, le cadre temporel et les diverses conditions qui favorisent le succès. Il faut également une planification du changement
avec une approche progressive : une planification rigoureuse des différentes étapes, une prévisibilité des ressources, une identification des acteurs et une clarification des
objectifs.
Recommandations générales
La réunion-débat a retenu les recommandations générales suivantes :
promouvoir une volonté et un engagement politiques affirmés pour
soutenir financièrement les réformes qui renforcent la pratique enseignante ;
se doter d’un plan global concerté en matière d’enseignement intégrant la formation, le statut, le plan de développement de carrière et les conditions de travail ;
offrir aux enseignants un niveau de formation théorique et pratique tant au préscolaire qu’aux autres niveaux d’enseignement permettant de - garantir un enseignement efficient et répondant
aux besoins spécifiques des différents États ;
créer un cadre de rencontre et de partage entre enseignants francophones afin de mutualiser les bonnes pratiques ;
veiller à intégrer les TIC pour la mise à disposition des contenus et des parcours d’apprentissage et de formation ;
utiliser pleinement et plus efficacement, aux fins d’apprentissage, le temps scolaire prescrit, en tenant compte des étapes du développement de l’élève ;
inclure dans la programmation de l’OIF et de la CONFEMEN un soutien accru aux États et gouvernements pour la mise en œuvre des réformes curriculaires ;
encourager les échanges régionaux et sous régionaux dans le domaine curriculaire ;
mettre en place un fonds spécial d’assistance pour les pays post conflit ;
considérer la destruction intentionnelle des infrastructures de l’école comme un grave délit.